rénovation des façades de la clinique bois-cerf, 1er rang, lausanne
Maître d’ouvrage Privé
Lieu Lausanne, Vaud
Coucours sur invitation en 2021 en collaboration avec le bureau bellaraberther
Dates projet 2021
Surface 10'570 m2
Programme Clinique privée: réfection des façades
Team projet Philippe Meier, Ana-Ines Pepermans, Ariane Poncet, Martin Jaques, Rafel Eloi, Vincent Auffret, Marcele Rcon Souza, Mathieu Meyer, Tiago Queiroz
Ingénieurs civils structurame, B F Bernard et Forestier
Ingénieur cv sb technique, chammartin & spicher
Images Filippo Bolognese
La clinique Bois-Cerf est un objet architectural issu de la pensée moderne par son implantation et par son écriture. Subtilement située au cœur d’une parcelle boisée en pente vers le lac, sa forme urbaine émerge d’une combinaison de contraintes – conservation de l’ancienne clinique, limites constructives, préservation des arbres et orientation solaire – lui permet d’offrir une fonctionnalité optimale pour l’époque. Son auteur, Pierre Bonnard, acteur engagé de la période d’après-guerre à Lausanne, le décrit en 1981 comme suit : « Le bâtiment est conçu avec l’ensemble des locaux des services hôteliers et médicaux dans la partie inférieure et quatre étages d’hospitalisation au-dessus ». Sa valeur patrimoniale, si elle n’est pas inscrite, est à souligner, principalement par sa composition volumétrique.
Avec les années, le bâtiment a subi moultes adaptations intérieures et extensions, sans pour autant respecter cette vision originelle. Il faut aussi constater que l’offre hospitalière a également considérablement évolué, impliquant que les quatre stratifications ne reflètent plus l’usage actuel dans une grande partie de l’édifice. En effet, on constate depuis plusieurs année qu’un glissement s’opère dans le monde des soins médicaux qui se distance de l’hospitalisation, au sens historique du terme, pour tendre vers une nouvelle forme de consultation. Cette mutation impacte la gestion du niveau opératoire. Le projet s’attache à offrir à la fois une nouvelle image claire et contemporaine plus uniformisée dans sa lecture, dans ses fonctions, tout en respectant l’esprit de l’auteur, ainsi qu’une stratégie pour les futures extensions.
Le principe qui guide la transformation d’un point de vue de la mise en œuvre est l’emballage de la façade actuelle. Après avoir démonté toutes les pièces préfabriquées de la façade actuelle jugées obsolescentes par le rapport des ingénieurs civils.
La reconstruction par cette approche revêt plusieurs avantages :
- la suppression des charges sur les préfabriqués déformant ceux-ci ;
- une amélioration de l’enveloppe thermique permet de passer d’un besoin actuel en kW/h de 913’000 à 500’000 kW/h, soit un gain de 66%, aller vers la durabilité la plus longue possible ;
- une intervention par l’extérieur permettant de laisser les éléments actuels en place (possibilité de démonter les anciennes fenêtres après avoir posé les nouvelles par exemple) ;
- une intervention qui minimise les nuisances à l’intérieur pour les clients, par des fixations limitées et sans charger les éléments préfabriqués existants ;
- une préfabrication en atelier des éléments de l’enveloppe pour raccourcir l’opération sur site.
Le projet s’oriente vers une nouvelle peau en pierre reconstituée de couleur claire qui évoque la santé et l’hygiène médicale. Le tissage de la modénature des pièces de façade renvoie aux matières du monde soignant. La minéralité affectée à l’ensemble de la proposition permet de conférer à l’objet une même texture que celle d’origine, avec des nuances plus grandes encore, tout en ne modifiant pas la perception pour le voisinage, ce que le métal, par exemple, peut produire par des reflets du soleil sur l’environnement. La substance renvoie également à l’assise et la pérennité du volume dans le contexte alpin vers lequel il dégage les vues.
Le matériau permet de construire des pièces suffisamment grandes pour aller chercher les appuis structurels des poteaux et des dalles sans charger les contre-cœurs actuels. Dans le détail, les échantillons permettent de visualiser la richesse de la matière, tout en affichant des performances en énergie grise et en réutilisation en phase avec les préoccupations environnementales actuelles.